Oscar Temaru, président du parti indépendantiste polynésien, a annoncé avoir déposé une plainte contre la France pour « crime contre l’humanité » auprès de la Cour pénale internationale. Cette plainte porte sur les 193 essais nucléaires aériens et souterrains réalisés entre 1966 et 1996 dans les atolls de Mururoa et de Fangataufa. Les indépendantistes polynésiens estiment que ces essais ont été imposés à la population locale et ont engendré de nombreuses conséquences néfastes pour la santé des habitants – ce que les vétérans des essais nucléaires nomment les « maladies radio-induites ». Toujours selon eux, la France a toujours refusé le dialogue proposé sur la reconnaissance et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires – cette dernière n’étant actuellement possible que dans le cadre de la loi Morin de 2010, qui n’a conduit à indemniser qu’une vingtaine de victimes. Si la plainte n’a a priori aucune chance d’aboutir, elle souligne symboliquement la manière dont la France refuse d’assumer toutes les responsabilités qui découlent de son arsenal nucléaire.