Publié dans The Jerusalem Post
Après l’attaque d’un pétrolier géré par un milliardaire israélien en Mer d’Oman, Tel-Aviv, Washington et Londres ont fortement condamné Téhéran et ont promis une réponse « coordonnée » et « appropriée ». Pour certains observateurs, ce nouvel incident survenu en amont de l’investiture d’Ebrahim Raisi, risque de jeter un froid sur les négociations autour du JCPOA. Mais qu’en est-il vraiment ?
Pour James Acton, directeur du Programme de Politique Nucléaire à Carnegie Endowment for International Peace, l’Iran pourrait chercher un prétexte pour mettre fin aux négociations. Des représailles américaines à l’attaque contre le pétrolier pourraient ainsi remplir ce rôle. Cependant, il estime plus vraisemblable que l’Iran cherche encore à sauver le JCPOA et qu’une réponse américaine ne risque pas de changer cette position. Il estime que les Etats-Unis veulent également de leur côté préserver l’accord.
Dennis Ross, membre du Washington Institute for Near East Policy, pense quant à lui que Téhéran essaye de mettre la pression sur les Etats-Unis, afin de tester leur réponse. Le régime souhaite peut-être atténuer les contestations intérieures, en nourrissant le nationalisme. A ce titre, il est possible que l’épisode du pétrolier donne un avant-goût de la posture de l’Iran lors de la reprise des négociations à Vienne.
Comme Ebrahim Raisi est en phase avec la ligne dure de Khamenei, il pourrait être plus exigeant que son prédécesseur Hassan Rouahani, en demandant plus de concessions.