Publié dans Le Monde
Emmanuel Macron a déclaré le mardi 27 juillet à Papeete (ce matin en métropole) que l’Etat avait « une dette » envers la Polynésie française pour les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 dans le Pacifique. Il a réclamé vouloir « la vérité » et a annoncé que les archives seraient ouvertes. Les documents contenant des « informations proliférantes », posant un « risque pour la dissuasion ». resteront cependant classifiés. Il a également souligné le besoin d’indemniser les victimes des essais, dont beaucoup sont atteintes de cancer.
« Je veux vous dire clairement que les militaires qui les ont faits ne vous ont pas menti. (…) Il y a eu des risques pris qui n’étaient pas mesurés, y compris par les militaires », a estimé Emmanuel Macron. Il a ajouté « je pense que c’est vrai qu’on n’aurait pas fait ces mêmes essais dans la Creuse ou en Bretagne. On l’a fait ici parce que c’était plus loin, parce que c’était perdu au milieu du Pacifique.
Le président a cependant affirmé « assumer pleinement » le choix de doter la France de l’arme nucléaire pour protéger son territoire, y compris la Polynésie. Plusieurs indépendantistes et associations de victimes regrettent que le président n’ait pas demandé pardon, comme ils le réclamaient.
L’association 193 a dénoncé un discours « démagogique » ne présentant aucune avancée, tandis que le président polynésien félicite Emmanuel Macron pour « enfin mettre la vérité sur la table » et ce, « après vingt-cinq ans de silence ». Cette visite a fait suite à celle de François Hollande en 2016, qui avait alors reconnu l’impact environnemental et sanitaire des essais et pris une série d’engagements. Certains, comme la création d’un centre de mémoire, sont encore en attente de concrétisation.