Publié par Le Monde
La perspective d’une conclusion positive des discussions autour de l’accord de Vienne semble s’éloigner de plus en plus. Le mardi 6 juillet, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique a fait savoir que l’Iran comptait produire de l’uranium métal enrichi à 20%. D’après le représentant de l’Iran aux Nations Unies, les opérations en question auraient déjà commencé et auraient un but simplement pharmaceutique.
Pour les Américains et les Européens, il s’agit là d’une nouvelle violation de la part de Téhéran de ses engagements internationaux et d’un subterfuge pour développer en secret une arme nucléaire. L’enrichissement de l’uranium métal n’a en effet que peu d’applications civiles dans le cas iranien mais constitue en revanche une « étape-clé » dans le développement d’une arme nucléaire. Ned Price, porte-parole du Département d’État américain a appelé l’Iran à mettre fin à « cette provocation » et regrette « un pas en arrière » tandis que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont joint leur voix dans un communiqué commun pour faire part de leur « grande préoccupation ».
Ce nouveau développement risque de compromettre le succès des négociations, qui avaient repris en avril à l’initiative de l’administration Biden, afin de définir les modalités du retour des Etats-Unis dans l’accord, dont ils étaient sortis sous Trump en 2018. L’Iran, qui avait en conséquence renoncé à une partie de ses engagements, a de son côté commencé la production d’uranium métal dès février 2021.