Publié dans LA Progressive
Le militant antinucléaire John LaForge revient sur le mythe tenace qui voudrait que les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki étaient nécessaires pour mettre fin à la guerre et qu’ils avaient permis de sauver des dizaines de milliers de vies. Selon lui, la persistance de cette affirmation fantaisiste et infondée serait un obstacle majeur vers le désarmement.
Il dit comprendre que le grand public croit à cette propagande, était donné que les documents prouvant le contraire sont restés classifiés des décennies durant. Dès 1946, le docteur Paul Nitze (futur conseiller du Président Reagan) estimait que le Japon se serait rendu même en l’absence de bombardements nucléaires, ou même en l’absence d’une invasion russe ou américaine.
D’autres rapports du Département de la Guerre (ancêtre du Pentagone) et des déclarations confidentielles des forces d’occupation pointent sensiblement dans la même direction. Ils avancent que l’Empire aurait capitulé dans les jours qui auraient une invasion américaine ou soviétique et qu’il n’y avait aucun besoin de recourir à l’arme nucléaire. Le Président Eisenhower avait lui-même reconnu que frapper les Japonais avec « cette chose horrible » n’était pas nécessaire.
La tribune se termine par les mots de Paul Nitze, qui demandait en 1999 dans le New York Times si les Etats-Unis ne devraient pas se débarrasser unilatéralement des armes nucléaires, qui n’ont aucune utilité pour leur sécurité nationale. Il ajoute qu’il n’y aurait pas de circonstances à ses yeux qui pourraient justifier leur utilisation, même en guise de riposte.