Publié dans The Bulletin of The Atomic Scientists
Milton Leitenberg est un chercheur américain spécialisé dans trois domaines à priori distincts : les armes biologiques, les conflits des ces vingt derniers et la question de l’intervention internationale en rapport avec ceux-ci et enfin l’histoire des armes nucléaires dans la relation Washington-Moscou entre 1945 et 1955.
Il explique que la désinformation pratiquée cyniquement par Moscou au sujet des armes de destruction massives participe à affaiblir le régime international encadrant leur non-prolifération et leur prohibition. Si la guerre russo-ukrainienne en est le point culminant, la présence d’armes de destruction massives comme prétexte à une invasion remonte en réalité à la guerre de Géorgie de 2009, lorsque les Etats-Unis et la Géorgie étaient accusés de développer des armes biologiques. A l’opposé, Vladimir Poutine ferma les yeux sur l’usage d’armes chimiques par son allié Bachar Al-Assad et mit des bâtons dans les roues des enquêtes de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques
Avec la guerre en Ukraine, c’est au tour du régime de non-prolifération nucléaire d’en faire les frais. Vladimir Poutine a en effet accusé Kiev de chercher à acquérir l’arme nucléaire et même de préparer des bombes sales, en vue de leur utilisation sur le sol russe. Le pays est également accusé par Moscou de chercher à développer des armes biologiques. L’auteur regrette que le Kremlin déconstruise les efforts réalisés jadis par l’URSS dans le cadre du Traité de Non-Prolifération.