Le mois dernier, le politiste allemand Christian Hacke publiait un article estimant que son pays devrait acquérir son propre arsenal nucléaire, dans la mesure où ni les Etats-Unis, ni l’Union Européenne ne constitueraient plus une garantie de sécurité suffisante. Beaucoup d’experts européens et américains lui ont au contraire répondu qu’il s’agirait d’un « suicide stratégique » pour un pays qui peine déjà à entretenir ses forces conventionnelles – sachant que sa population a plusieurs fois montré sa forte opposition au nucléaire civil et militaire. Pour autant, ces réponses ont tendance à minimiser les raisons de l’inquiétude allemande, dans un contexte où ses alliés se replient sur leurs intérêts stratégiques propres et où plane le risque d’une dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Les partenaires de l’Allemagne devraient donc davantage se préoccuper de ce pays s’ils ne souhaitent pas que le camp pronucléaire y gagne en influence.