Communiqué d’ALB
La 9ème Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a achevé ses travaux sans parvenir à l’adoption d’un Document final.
ALB regrette cet échec, qui marque à nouveau l’absence flagrante de volonté des puissances nucléaires de parvenir à un monde sans armes nucléaires.
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Après 4 semaines de travaux à l’ONU, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont rejeté le Document final qui devait tracer la voie du désarmement et de la non-prolifération nucléaire pour les 5 prochaines années. Ces trois pays ont justifié leur opposition par un refus d’adhérer à l’exigence formulée par l’Egypte, au nom des pays arabes, de mettre en place une Conférence créant une « zone exempte d’armes nucléaires » au Moyen-Orient avant le 1er mars 2016, alors que le principe en avait été approuvé en 1995 comme une des conditions de la prorogation indéfinie du TNP. Il s’agit d’une remise en cause dangereuse du consensus de 1995 qui contraste avec les efforts consentis à juste titre pour empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire.
De son côté, la France, qui s’affirme pleinement consciente de ses engagements au titre de l’article VI du TNP, est loin de les respecter, en poursuivant le programme de modernisation de son arsenal et en conservant une politique de défense centrée sur la dissuasion nucléaire. Par ailleurs, alors que 159 Etats ont soutenu une déclaration autrichienne concernant le risque et les conséquences catastrophiques de la détonation des armes nucléaires, il est regrettable que l’ambassadeur français ait à nouveau refusé de s’associer à ce constat.
Cette conférence a confirmé qu’il existait un vide juridique à propos des armes nucléaires, qui restent à ce jour les seules armes de destruction massive non couvertes par un instrument juridique international d’interdiction, contrairement aux armes chimiques et biologiques.
Il est néanmoins encourageant que, face à une telle réalité, plus d’une centaine d’Etats se soient engagés « à identifier et à prendre des mesures efficaces pour combler ce vide » dans le but de stigmatiser, d’interdire et d’éliminer les armes nucléaires.
Paul Quilès, Bernard Norlain et Jean-Marie Collin
Président et Vice-Présidents de l’association ALB (Arrêtez La Bombe)