Un incident impliquant un missile Trident britannique ayant dévié de sa trajectoire a récemment relancé les débats sur les risques de voir une arme nucléaire hackée. Le risque de cyberattaques remet en réalité en question tout l’équilibre international qui s’est construit sur l’arme la plus dangereuse du monde. Les aspects les plus vulnérables du complexe nucléaire militaire demeurent les systèmes de communication et de commandement. Une cyberattaque visant par exemple les systèmes d’alerte de tir nucléaire pourrait ainsi avoir de graves conséquences, surtout dans la mesure où l’automatisation croissante des systèmes limite l’implication humaine dans la chaîne de décision. Plus dangereuse encore serait une cyberattaque visant le matériel nucléaire, sachant que les systèmes informatiques des armes nucléaires sont composés d’une multitude de petits composants qui ne peuvent pas tous être contrôlés par le commandement militaire, qui demeure d’ailleurs bien trop confiant face à ces cyber-risques.