En mai 1998, l’Inde, puis le Pakistan procédaient à des essais nucléaires et entraient officiellement dans le club très fermé des Etats dotés de l’arme nucléaire. Depuis, la relation-indo-pakistanaise est souvent présentée comme une relation équilibrée, à laquelle la dissuasion nucléaire apporterait une stabilité stratégique. Pourtant, vingt ans plus tard, on peut clairement affirmer que la possession de l’arme nucléaire n’a en rien sécurisé l’Asie du Sud ou le régime international de non-prolifération des armes nucléaires. Pire, la course aux armements nucléaires qui en découle est un danger pour tous.
Article de Solène Vizier
Le 28 mai 1998 à 15h16, le Pakistan procédait à ses premiers essais nucléaires dans le désert du Baloutchistan, devenant de facto un Etat doté de l’arme nucléaire. Les cinq explosions pakistanaises des 28 et 30 mai intervenaient en réponse aux essais nucléaires de l’Inde 17 jours auparavant. Les 11 et 13 mai 1998, le premier ministre indien Atal Bihari Vajpayee décidait de tester la bombe A et la bombe H dans le désert du Thar près de Pokhran et l’Inde franchissait ainsi le seuil nucléaire. Vingt ans plus tard, la capacité nucléaire des deux Etats n’a en rien stabilisé leur relation, et le dilemme de sécurité qui s’est installé entraîne une course aux armements et une évolution dangereuse des doctrines de chacun des pays. La légitimation de leurs armes nucléaires est aussi une menace sérieuse au traité de non-prolifération des armes nucléaires.
Genèse, doctrine et capacités nucléaires.
Dès son indépendance, l’Inde cherche à s’émanciper dans les domaines énergétique, militaire et spatial. Bénéficiant du programme Atoms for peace, l’Inde se dote de réacteurs nucléaires civils et crée une Commission à l’Energie Atomique. L’option militaire est discrètement envisagée dès 1948, mais il faudra attendre la défaite contre la Chine et 1962 et l’accession de cette dernière au rang de puissance nucléaire pour que l’Inde décide de développer sa propre capacité de dissuasion. Elle procède à sa première « explosion pacifique » sous le nom de Smiling Buddha en 1974, et à cinq essais nucléaires en 1998.
L’Inde se décrit comme un pays qui a dû se résigner au nucléaire face à un environnement dangereux – la Chine étant doté de jure de l’arme nucléaire et le Pakistan de facto. Ne bénéficiant d’aucun parapluie nucléaire, elle considère sa propre capacité comme une preuve de grandeur et de prestige face au rival chinois, en plus d’une garantie de sécurité. La doctrine indienne repose sur deux principes : le non-emploi en premier et la dissuasion minimale. L’Inde peut mener des « représailles punitives » en cas d’attaque recourant aux armes de destruction massive, qu’elles soient nucléaires, biologiques ou chimiques.
Le Pakistan, quant-à-lui, ne s’est pas intéressé immédiatement au nucléaire après l’indépendance. Il faudra attendre 1957 pour qu’une Commission à l’Energie Atomique soit créée. Le programme militaire est lancé en 1972, en réaction à la défaite contre l’Inde de 1971 et au développement des armes nucléaires de cette dernière. Le Pakistan, conscient de la supériorité de l’Inde dans tous les domaines et de sa propre absence de profondeur stratégique, voyait en l’arme nucléaire un moyen de s’affirmer sur la scène internationale et d’équilibrer le rapport de forces avec le pays voisin. On estime que le Pakistan a accédé à la capacité nucléaire en 1987, et le pays a procédé à six essais nucléaires les 28 et 30 mai 1998.
La doctrine nucléaire pakistanaise désigne une unique cible d’attaques nucléaires : l’Inde. Le Pakistan ne possède pas de doctrine de non-utilisation en premier, en raison de la supériorité des forces indiennes conventionnelles. Quatre scénarios seraient envisagés pour une réplique nucléaire envers l’Inde : en cas d’occupation importante du territoire pakistanais, en cas de forte destruction des forces pakistanaises terrestres et aériennes, en cas d’étranglement de l’économie et en cas de déstabilisation du pays – par la création d’un mouvement de subversion par exemple.
Il n’existe aucune donnée publique concernant l’arsenal nucléaire indien, mais on estime que l’Inde serait en possession de 130 ogives opérationnelles. L’Inde appuie sa force de dissuasion sur une composante terrestre, composée de missiles à courte portée – allant jusqu’à 250 kilomètres pour le Prithvi II (SS-250) – et à moyenne portée – Agni I (700km), II (2 200km) et III (entre 3 500 et 5 000km). Deux missiles intercontinentaux sont aussi en phase d’être opérationnels : l’Agni V, dont le sixième test a été un succès au début du mois de juin 2018, avec une portée supérieure à 5 000 kilomètres, et l’Agni VI dont la portée sera supérieure à 10 000 kilomètres. La composante aérienne s’appuie principalement sur des bombardiers au rayon d’action compris entre 5 000 et 7 000 kilomètres et sur des chasseurs-bombardiers capables d’emporter des charges nucléaires. L’Inde est aussi une puissance spatiale depuis 1999 et cherche à développer sa composante sous-marine : elle possède depuis 2014 un sous-marin à propulsion nucléaire de type Advanced Technology Vessel (ATV), armé de missiles de très courte portée (350km pour le Dhanush et 700km pour le Sagarika).
La force de dissuasion pakistanaise serait aujourd’hui constituée de 300 ogives opérationnelles. Le Pakistan s’appuie, pour sa composante terrestre, sur des missiles nucléaires de courte portée – de 60 kilomètres pour le NASR (Hatf-9) à 900 kilomètres pour le Shaheen-1A (Haft-4) – et de moyenne portée – 1 250 kilomètres pour le Ghauri (Haft-5), 1 500 kilomètres pour le Shaheen-2 (Haft-6) et 2 750 kilomètres pour le Shaheen-3. Un missile de croisière Babur (Haft-7) est aussi en développement, et pourra être tiré de plateformes tant terrestres qu’aériennes et navales. Tous ces missiles sont installés sur des lanceurs mobiles pour accroître leur invulnérabilité. La force nucléaire aérienne est composée principalement d’une quarantaine de F-16A et F-16B d’origine américaine, mais d’autres chasseurs-bombardiers peuvent être équipés d’une charge nucléaire. Enfin, le Pakistan veut développer sa composante sous-marine pour achever sa triade nucléaire et augmenter sa capacité de seconde frappe.
Une dangereuse course aux armements nucléaires.
En 2015, David Barno et Nora Bensahel, dans leur article « The pink flamingo on the subcontinent : nuclear war between India and Pakistan » reposaient la question de la stabilité de la relation entre l’Inde et le Pakistan. Reprenant la théorie de Franck Hoffman, ils considéraient alors l’impasse nucléaire Inde / Pakistan comme le flamant rose le plus dangereux au monde. Un flamant rose est un événement prévisible, mais ignoré par les décideurs dans les analyses ou les adaptations à de nouvelles menaces, ce qui entraîne des résultats désastreux. C’est ce que Peter Schwartz appelle « nos surprises inévitables ». Le couple indo-pakistanais est instable pour plusieurs raisons.
C’est d’abord la course aux armements nucléaires dans laquelle se sont lancés les deux pays qui met en danger la stabilité du sous-continent indien. Depuis 1998, l’Inde et le Pakistan cherchent à renforcer leurs arsenaux et à perfectionner – ou obtenir – leur triade nucléaire. Le Pakistan, qui possédait 50 ogives nucléaires en 2007, développe rapidement ses capacités nucléaires. Un rapport de la Fondation Carnegie pour la paix internationale et du Centre Stimson estime que le Pakistan pourrait avoir 350 ogives opérationnelles d’ici à 50 ans et détenir le troisième arsenal nucléaire mondial dans une décennie. Ces chiffres vont bien au-delà des assurances de dissuasion minimale crédible fournies par les autorités pakistanaises. Pire, le dernier missile balistique en date, le Shaheen-3, a été conçu pour toucher tout le territoire indien. Le NASR, composé de quatre têtes nucléaires, est d’autant plus dangereux par sa très courte portée (60km) qu’il semble être destiné à être utilisé sur un champ de bataille contre des troupes conventionnelles indiennes envahissant le pays. Le pays cherche aussi à développer sa capacité de seconde frappe, après avoir acquis la capacité de miniaturisation des armes nucléaires.
L’Inde n’est pas en reste. La gamme de missiles pakistanais Shaheen n’est qu’une réponse aux missiles indiens Agni. L’Inde n’a cessé d’apporter des améliorations techniques à ses armes nucléaires depuis 1998. Elle a complété sa triade nucléaire en 2014 avec le lancement opérationnel d’un premier sous-marin nucléaire, et deux autres sont en développement. Grâce à ses bombardiers nucléaires, l’Inde a acquis une capacité de pénétration non négligeable en cas de guerre régionale. Surtout, sa capacité de production de matières fissiles lui permettrait de posséder rapidement jusqu’à 180 ogives nucléaires opérationnelles. Une capacité qui pourrait encore augmenter avec la création d’une seconde usine d’enrichissement d’uranium en Inde, près du village d’Ullarthi Kaval. Le nouveau site devrait occuper 570 hectares, contre 56 pour la première usine près de Mysore. L’usage militaire de cette nouvelle usine a été confirmé par le directeur de la Commission à l’Energie Atomique indienne en 2011 : bien que ce soit un site civil, les inspecteurs de l’AIEA ne pourront y accéder, ce qui traduit un usage militaire certain.
La nucléarisation a également compliqué le processus de paix dans le contentieux territorial opposant l’Inde au Pakistan sur le Cachemire. Depuis la confrontation des deux pays à Kargil en 1999, l’Asie du Sud est la seule région où la confrontation de deux puissances nucléaires frontalières est aussi volatile. L’avènement de la bombe atomique pakistanaise a limité les options de l’Inde pour affronter une armée pakistanaise, qui en a profité pour intensifier son soutien aux organisations djihadistes pakistanaises par le biais de ses services secrets. L’Inde ne pouvait alors risquer d’envahir le territoire de son voisin sans risquer une escalade nucléaire, malgré des provocations répétées en 1999, 2001-2002 et en 2008. Est-il alors possible de dire que l’arme nucléaire indo-pakistanaise a contribué à la stabilité stratégique régionale en réduisant le risque de guerre à grande échelle ?
Nouvelles doctrines, nouvelles menaces.
Si l’on s’intéresse à l’évolution des doctrines des deux Etats, une réponse négative est évidente. Le Pakistan s’inscrit dans une logique du faible au fort et n’a jamais renoncé à la possibilité d’utiliser en premier l’arme nucléaire en riposte à une attaque conventionnelle, pour infliger des dommages graves et irrémédiables à son adversaire. Cela s’explique à la fois par la supériorité des forces conventionnelles de l’Inde et la position vulnérable du Pakistan. Le pays ne possède en effet aucune profondeur stratégique, la majorité de ses sites nucléaires sont rassemblés autour d’Islamabad et ses zones vitales – Karachi, Islamabad et Lahore – sont toutes proches de la frontière. Une offensive dans le désert du Rajasthan pourrait par exemple couper le pays en deux. On assiste alors à un abaissement du seuil nucléaire, renforcé par la mise au point d’armes nucléaires tactiques à courte portée comme le missile NASR.
De son côté, l’Inde a développé depuis 2004 la doctrine Cold Start : des représailles conventionnelles rapides seraient menées après une attaque irrégulière de la part du Pakistan, avec une mobilisation d’un demi-million de soldats en 72 heures et des attaques blindées sur le territoire pakistanais pour obtenir rapidement des objectifs limités sous le seuil nucléaire du Pakistan. Mais à cette doctrine s’opposent désormais les missiles NASR, créés spécifiquement pour répondre à ce genre d’attaques. Malgré tout, en 2016, pour la première fois depuis 1998, l’Inde a revendiqué la prise de plusieurs camps terroristes présumés au Pakistan par ses forces spéciales. Un changement doctrinal majeur en matière nucléaire semble être aussi à l’œuvre. Dans son livre « Choices: Inside the Making of Indian Foreign Policy », l’ancien conseiller à la sécurité nationale Shivshankar Menon décrivait une « zone grise » où l’Inde pourrait utiliser ses forces nucléaires en premier : l’Inde pourrait abandonner sa doctrine de non-emploi en premier et lancer une attaque préventive contre le Pakistan si New Delhi était persuadée d’une attaque imminente de la part d’Islamabad. Et en 2014, le BJP promettait dans son programme électoral une mise à jour de la doctrine nucléaire indienne par rapport aux défis actuels.
Les vulnérabilités renvoient aussi à un environnement régional difficile. L’un des risques majeurs tient aux groupes terroristes présents au Pakistan. Le pays est devenu le lieu de bases arrière d’Al Qaida et de Daesh vers l’Afghanistan, et un de ces groupes pourrait un jour prendre le contrôle d’une arme nucléaire, d’autant plus que les armes pakistanaises sont entreposées dans une multitude de sites à travers le pays. L’autre risque est une menace cybernétique : une intrusion malveillante dans les systèmes de commandement et de contrôle des armes nucléaires n’est pas exclue, tout comme le piratage des systèmes de communication ou d’alerte par exemple. La communication directe étant rompue entre l’armée des deux pays, que se passerait-il en cas de fausse information, alors même que les systèmes nucléaires sont maintenus en état d’alerte maximale et que les délais de décision sont très courts compte tenu de la proximité géographique des deux capitales ?
Il faut rappeler que les conséquences d’un affrontement nucléaire entre l’Inde et le Pakistan seraient dévastatrices. En 2007, des chercheurs des universités du New Jersey, du Colorado et de Californie estimaient qu’une telle guerre nucléaire provoquerait la mort de 21 millions de personnes en moins d’une semaine. Les prévisions globales annoncées par l’association International Physicians for the Prevention of Nuclear War en 2013 sont quant à elles catastrophiques : une guerre nucléaire entrainerait l’endommagement de la moitié de la couche d’ozone terrestre, et de tels changements climatiques et dévastations des cultures que la production alimentaire mondiale chuterait pendant une décennie. La famine mondiale en résultant mettrait en péril 2 milliards de personnes : un milliard de personnes déjà victimes de malnutrition ou dépendantes des importations alimentaires et 1,3 milliard de Chinois. L’effondrement économique de la Chine et l’Inde serait alors synonyme d’une crise économique mondiale sans précédent.
« L’exception nucléaire » : une menace pour le régime international de non-prolifération.
Pourtant, malgré la gravité des menaces que fait peser le nucléaire indo-pakistanais, l’Inde comme le Pakistan ont obtenu une sorte de dérogation implicite au régime international de non-prolifération des armes nucléaires. Les deux pays ont refusé de signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, qui imposerait selon eux un « apartheid nucléaire ». Suite aux essais nucléaires de 1998, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 1172 condamnant les développements nucléaires en Inde et au Pakistan, et interdisant toute coopération nucléaire civile avec ces deux Etats. Pourtant, la France, mais aussi la Russie ou encore les Etats-Unis vont pousser pour l’allègement des sanctions envers un pays considéré comme un Etat pacifique, une grande puissance en devenir.
En 2005, les Etats-Unis concluent un accord bilatéral avec l’Inde sur le nucléaire : l’Inde s’engage à séparer complètement ses cycles civils et militaires, en mettant l’intégralité de ses sites civils sous l’égide de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Elle accepte aussi le renforcement des mécanismes de contrôle de ses exportations, et donne toute garantie à la communauté internationale de ne pas être un Etat proliférant. En échange, la coopération nucléaire civile redevient possible, et l’Inde peut alors construire des réacteurs non-proliférant de production d’électricité. L’Inde a alors obtenu un statut dérogatoire au TNP, alors que les applications civiles du nucléaire sont normalement réservées aux Etats non dotés ou à ceux ayant procédé à un essai nucléaire avant 1967.
Le Pakistan aussi s’est placé comme un Etat responsable, plaçant la stabilité régionale et la volonté de prévenir les conflits au centre de son action politique. Ayant signé une coopération en matière de nucléaire civile avec la Chine depuis 1986, le Pakistan dit avoir développé des systèmes de commandement et de contrôle robustes dirigés par l’Autorité de commandement nationale (NCA) depuis 1998, des régimes efficaces de sûreté et sécurité nucléaire et des contrôles d’exportations conformes aux normes internationales depuis 2004.
Les deux Etats se décrivent aussi comme désirant un monde sans armes nucléaires ou comme force de proposition pour des régimes de réduction des armes nucléaires. Une dénucléarisation indo-pakistanaise semble pourtant compliquée. La possession de l’arme nucléaire est vue comme une source de fierté nationale. Une harmonisation est d’autant plus difficile que les enjeux stratégiques sont distincts. Si la capacité nucléaire pakistanaise a été développée pour garantir l’indépendance du pays contre toute velléité de l’Inde, cette dernière doit compter avec la Chine en plus du Pakistan. Les relations sino-indiennes sont perturbées par l’existence de contentieux territoriaux, mais surtout par la lutte pour l’hégémonie régionale. L’affirmation de la puissance nucléaire indienne est perçue comme un contrepoids à l’influence chinoise. Les différentes propositions de l’Inde ou du Pakistan pour introduire des limites dans les arsenaux ou les doctrines nucléaires n’ont jamais abouti, à l’exception de la Déclaration conjointe de 2004 qui reconnaissait les capacités nucléaires respectives des deux pays comme un facteur de stabilité.
L’Inde et le Pakistan sont d’autant moins enclins à démanteler leur arsenal nucléaire qu’ils considèrent que le TNP introduit une inégalité internationale et que les cinq Etats dotés légitimement de l’arme nucléaire ne respectent pas leurs engagements. En effet, selon l’article VI du TNP, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni doivent « poursuivre des négociations sur des mesures relatives au désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous contrôle international ».
Au final, l’Inde et le Pakistan ont obtenu leur reconnaissance de facto comme Etat nucléaire. Ce traitement privilégié introduit un dangereux précédent et menace les fondements de la non-prolifération. Deux Etats non-signataires du TNP ont ainsi persisté dans leur programme atomique et ont obtenu l’aide de la communauté internationale au lieu d’être sanctionnés. Ils ont cherché à forcer la main à la communauté internationale pour faire reconnaître de facto une nouvelle catégorie d’Etats « disposant de capacités nucléaires militaires et responsables ». Un tel comportement pourrait compromettre les négociations possibles en Asie de l’Est. Cela pourrait en effet encourager Kim Jong-un, le dirigeant de la Corée du Nord, à vouloir maintenir son programme nucléaire militaire coûte que coûte.
Solène Vizier