La lutte contre le dérèglement climatique passe aussi par le désarmement nucléaire

Organisations signataires :

Abolition des armes nucléaires – Maison de Vigilance, Green Cross France et Territoires, ICAN France, IDN – Initiatives pour le Désarmement Nucléaire, Mouvement de la Paix, Mouvement pour une Alternative Non-violente, Pax Christi France, Pugwash France.

Cet Appel a été publié par La Croix du 19 septembre 2019 :

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Le 21 septembre de chaque année, une Journée internationale de la paix est célébrée dans le monde entier à l’initiative de l’ONU, elle vise au renforcement des valeurs de paix parmi toutes les nations et tous les peuples. Cette année, son thème portera sur la lutte contre le dérèglement climatique, sous l’intitulé général « Action climatique, action pour la paix ».

Dans le message qu’il a publié à cette occasion, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, rappelle à quel point l’urgence climatique mondiale menace la sécurité et la stabilité. Les menaces pesant sur les littoraux s’aggravent, la sécheresse et la désertification progressent, les catastrophes et phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient, les différends nés de l’épuisement des ressources s’aggravent, autant de phénomènes qui peuvent être source de conflits et de guerres condamnant des populations entières à devenir des réfugiés climatiques.

Pour lutter contre cette menace, un Sommet sur l’action pour le climat le 23 septembre se tiendra au Siège de l’ONU, à New York. Antonio Guterres a demandé aux chefs d’État et de gouvernement d’y présenter des propositions concrètes et réalistes pour amorcer une « transition radicale vers un avenir plus propre, plus sûr et plus vert » sur la base, en particulier des accords de Paris.

Le désarmement et, tout particulièrement, le désarmement nucléaire doit être partie intégrante de ce programme d’action.

Alors qu’une véritable course aux armements nucléaires s’est à nouveau engagée, avec le développement de nouvelles armes, l’attribution de budgets considérables pour les systèmes d’armes nucléaires et leur environnement, l’apparition de concepts d’emploi prévoyant, de manière plus ou moins avouée, l’usage en premier de l’arme nucléaire sur le champ de bataille, il n’est pas excessif d’imaginer que nous nous rapprochons d’un conflit nucléaire. Or, ce conflit aurait des conséquences dramatiques et irréversibles pour l’environnement et le climat. Sans même évoquer un conflit nucléaire mondial qui provoquerait un holocauste planétaire, un « échange » nucléaire serait suivi de ce que les scientifiques appellent un « hiver nucléaire », aux effets dévastateurs sur les populations, la faune et la flore.

Mais le déclenchement d’une guerre nucléaire ne conduirait pas seulement à une aggravation catastrophique du dérèglement climatique, c’est le dérèglement climatique lui-même qui pourrait aussi en être à l’origine. Par ses effets sur l’économie, la pénurie d’eau, la raréfaction des ressources naturelles, les flux migratoires, notamment, il risque d’entretenir des tensions susceptibles, dans certaines circonstances, par exemple en Asie du Sud, de conduire à un échange de tirs nucléaires.

L’objectif d’élimination des armes nucléaires est donc indissociable de l’ambition climatique. Il serait dès lors indispensable que la future Convention citoyenne pour le climat puisse en débattre. Il serait utile que sa réflexion porte sur les 37 milliards de crédits consacrés à la modernisation des armes nucléaires dans la loi de programmation militaire en cours, qui pourraient être utiles pour financer les investissements importants que nécessitera une politique de lutte contre le réchauffement climatique. La Convention devrait aussi proposer que la France marque sa détermination à mettre un terme à la course aux armements et à relancer le processus multilatéral de désarmement nucléaire, notamment en soutenant le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) déjà signé par de nombreux pays dans le monde.

Dans l’immédiat les manifestations organisées dans le cadre de la Journée internationale de la paix doivent en faire un de leurs thèmes prioritaires.

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Une réponse

  1. Il serait effectivement absurde de prétendre pratiquer un politique de protection de notre environnement en restant assis sur un stock dévastateur de centaines, de milliers, de bombes atomiques qui n’exercent plus aucune sorte de « dissuasion » et qui détournent des ressources considérables tout en menaçant de destruction notre civilisation.