Paul Quilès, Jean-Marie Collin, Michel Drain
Editions Charles Léopold Mayer, 17 mai 2018
Cet essai de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain souhaite réveiller les consciences et montrer que le maintien d’une politique de dissuasion nucléaire ne signifie rien d’autre que l’acceptation du risque d’un suicide collectif.
Alors que l’opinion internationale s’émeut à juste titre de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, comment se fait-il que l’on ferme les yeux, en France notamment, sur le danger des armes atomiques ? Il s’agit pourtant d’armes tout aussi « inhumaines », que l’on considère, au même titre que les armes chimiques, comme des « armes de destruction massive ».
Les armes nucléaires représentent en effet un risque inouï pour l’humanité tout entière et les enjeux de leur élimination sont vitaux, d’autant plus qu’une nouvelle course aux armements est engagé au niveau mondial.
L’idée que l’arme nucléaire serait un facteur de prestige, une garantie ultime de sécurité par la dissuasion, n’est aujourd’hui qu’une affirmation non démontrée. Près d’un demi-siècle après la mort du général de Gaulle, et malgré la fin de la guerre froide, le débat n’a toujours pas eu lieu. Celui-ci est pourtant indispensable pour mettre un terme aux silences, aux approximations, aux contrevérités, aux slogans répétés à l’envie et aux arguments d’autorité…
Les auteurs décryptent les mythes entourant les armes nucléaires, les accidents, les coups de chance, les atteintes à la crédibilité de la dissuasion, l’opacité budgétaire, le manque de contrôle parlementaire. Ils apportent une information claire et précise, à partir de 22 récits qui montrent que la défense de la politique de dissuasion nucléaire utilise les trois techniques classiques de la propagande : la déformation de la vérité, la dissimulation de la vérité et la sous-estimation de certaines données. C’est ainsi que se fabrique « l’illusion nucléaire ».
Ancien élève de l’Ecole Polytechnique, Paul Quilès a été député de Paris, puis du Tarn. Il a exercé plusieurs fonctions ministérielles : Ministre de la Défense, de l’Urbanisme et du Logement et des Transports, des Postes, des Télécommunications et de l’Espace, de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. Il a également présidé la Commission de la Défense et des Forces Armées de l’Assemblée Nationale. Désormais Maire de Cordes sur Ciel (Tarn), il est impliqué de longue date dans la lutte pour le désarmement nucléaire.
Porte-parole et membre du comité de pilotage d’ICAN France, Jean-Marie Collin est un expert travaillant sur les thèmes du désarmement, nucléaire ou non, international et de la politique de défense en France. Il est le Directeur pour la France, la Belgique et Monaco du réseau des Parlementaires pour la Non-prolifération Nucléaire et le Désarmement, ainsi que chercheur associé au Think Tank Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP).
Ancien administrateur des services de l’Assemblée nationale (1974-2013) en charge d’assister les rapporteurs spéciaux du budget de la défense au secrétariat de la commission des finances (1983-1993), puis directeur adjoint responsable du secrétariat de la Commission de la défense (1998-2002) et directeur de la division des relations parlementaires internationales (2010-2013), Michel Drain est désormais chercheur associé à l’Institut français des Relations Internationales. Il exerce également des fonctions de conseil auprès de la Conférence des évêques de France sur les questions de désarmement et de sécurité au sein de l’organisation Justice et Paix.