Vendredi, les États-Unis ont mis à exécution leur menace de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). Accusant la Russie de violer ce texte signé lors de la Guerre Froide, le président Trump a annoncé entamer un processus de retrait de six mois, à moins que la Russie ne respecte ses obligations en détruisant tous ses missiles, lanceurs et équipements violant le texte.
Après le retrait de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran (JCPOA) en mai dernier, le président américain met de nouveau en danger la sécurité internationale. Sa décision est inquiétante, dans la mesure où elle semble annoncer une nouvelle course aux armements, puisque le traité INF sert à contrôler certaines des armes nucléaires les plus déstabilisatrices que la Russie et les États-Unis pourraient déployer.
Il est irresponsable et paradoxal de dénoncer les violations du Traité par la Russie tout en supprimant toute contrainte sur ses programmes à l’avenir. Il est encore plus irresponsable de la part de l’OTAN – et donc de la France – d’avoir appuyé pleinement la démarche américaine, alors que le Traité INF joue, depuis plus de trente ans, un rôle déterminant dans le maintien de la sécurité de l’OTAN.
L’Union Européenne doit dénoncer ce retrait et entamer une réflexion sur le devenir de l’OTAN. Il est temps que l’Europe prenne son destin en mains et, en particulier, entame des discussions avec la Russie pour éliminer les armes tactiques en Europe.
IDN exhorte aussi la Russie à se montrer plus raisonnable que ses homologues américains et à ne pas fermer la porte aux négociations. Il est maintenant plus urgent que jamais de prolonger de cinq ans le Traité New-START (traité de réduction des armes stratégiques nucléaires entre les États-Unis et la Russie), qui expire en 2021.
Si désormais, pour la première fois depuis le début des années 1970, plus aucune limite juridiquement contraignante n’est imposée aux forces nucléaires américaines et russes, la sécurité internationale est véritablement en danger.