William James Perry, Secrétaire D’État à la défense dans l’Administration du président Bill Clinton, apporte ci-dessous un soutien argumenté au Traité qui vient d’être adopté par l’ONU.
L’adoption récente aux Nations Unies du traité interdisant les armes nucléaires constitue une étape importante pour délégitimer l’idée que notre civilisation pourrait accepter le risque de la guerre nucléaire. Ce traité, sans avoir le pouvoir d’éliminer toutes les armes nucléaires, amène à la perspective d’un monde plus sûr, ce qui nécessitera de la détermination, de la ténacité et de la patience. Le risque de catastrophe nucléaire est l’une des grandes menaces qui peuvent mettre en cause l’existence de notre société et il est de notre devoir d’imaginer un monde sans ces armes terribles.
Le traité adopté aux Nations Unies crée un impératif moral considérable pour les puissances qui détiennent l’arme nucléaire et donne une voix aux 122 États non détenteurs de l’arme, qui sont autant que les autres concernés par les risques que ces armes font peser sur leur existence. Il n’existe pas de réponse unique à cette menace planétaire, et il reste un travail immense à accomplir au-delà de ce traité afin de réduire le risque d’une catastrophe nucléaire.
Je lance un appel à tous les États détenteurs de l’arme nucléaire pour qu’ils renforcent leur participation à la lutte contre la menace nucléaire en procédant aux huit ratifications nécessaires pour engager le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, en étendant le traité « New START », en continuant le travail crucial mené au Sommet Mondial sur la Sécurité Nucléaire (SSN) et en évitant les risques liés à l’introduction de nouvelles armes nucléaires déstabilisatrices.
J’espère que ce traité marquera le franchissement d’un cap menant à l’abolition des armes nucléaires grâce à une approbation générale. Cette menace planétaire nécessite une action planétaire unifiée.
(Traduction Simon Albert-Lebrun)