Publié dans The National Interest
Kyle Mizokami revient pour The National Interest sur les incidents chroniques dont souffrent les sous-marins soviétiques puis russes depuis la guerre froide, dont un en particulier survenu en 1985 et longtemps resté secret.
Pour faire contourner la menace des missiles américains qui encerclaient son vaste territoire, l’URSS avait déployé une flotte de sous-marins Echo I et Echo I,I équipés de missiles de croisière nucléaires. Malgré leur vieillissement, les Echo II sont longtemps restés en service, car ils pouvaient s’adapter aux nouveaux missiles.
En 1985, alors que le sous-marin K-431 de type Echo II effectuait son ravitaillement en carburant nucléaire, le réacteur fut ouvert trop amplement, ce qui produisit une réaction en chaîne et une explosion massive. 10 personnes furent tuées sur le coup et un nuage de retombées de 3,5 km de long enveloppa la péninsule de Dunay.
La scène de l’accident fut gravement contaminée et des dizaines de membres de l’équipe de nettoyage montrèrent des symptômes de maladies liées à l’irradiation. Outre les conséquences pour l’environnement et le personnel impliqué, Mizokami souligne la dangerosité de tels incidents dans un contexte plus large. En effet la perte d’un sous-marin dans un incident nucléaire peut, par inadvertance, constituer un motif d’entrée en guerre et d’escalade. A l’heure où les tensions restent élevées entre Moscou et Washington, il est essentiel de prendre en considération ces précédents.