Publié dans The National Interest
Dans ce nouvel épisode de son émission consacré à l’arme nucléaire « The Button », the National Interest revient, à l’occasion des 76 ans de Nagasaki, sur les acteurs marginalisés ayant permis le succès du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN). En effet, si pour certains le traité résulte de la frustration des Etats non-nucléaires, il doit en réalité son succès à la volonté majoritaire au sein de la communauté internationale, ainsi qu’à une myriade d’activistes et d’humanitaires.
L’une des principales avancées permises par le TIAN a été la prise en compte plus large de l’impact humanitaire et environnemental des armes nucléaires, avec des perspectives qui n’étaient pas représentées dans d’autres traités comme le Traité de Non-Prolifération. C’est le cas par exemple du point de vue des communautés indigènes et des militantes féministes, qui viennent élargir des témoignages jusque-là cantonnés aux survivants d’Hiroshima et Nagasaki.
Il s’agit d’inclure qui ont vécu avec la menace des armes nucléaires, qu’il s’agisse de tests, de minage d’uranium, de la production d’armes ou de stockage de déchets. Cette prise en compte a par exemple permis de mesurer l’impact genré des armes nucléaires, qui affectent disproportionnellement le corps des femmes. Il en va de même pour les liens avec le racisme et l’impérialisme, incarné dans le « colonialisme nucléaire ».
Le combat pour le désarmement doit ainsi être intersectionnel, puisqu’il doit nécessairement se conjuguer à d’autres causer. L’argent économisé sur la dissuasion nucléaire pourrait ainsi être utilisé au service de l’intérêt général et des marginalisés.