Publié par The Guardian
La Grande-Bretagne a récemment annoncé qu’elle allait renouveler et moderniser son stock d’armes nucléaires « Trident ». Le nombre de têtes nucléaires détenues par Londres va ainsi passer de 180 à 260, soit une augmentation de 40%. Cette mesure, que Londres justifie par la nécessité de maintenir la crédibilité de sa force de dissuasion, dans un contexte de résurgence russe et chinoise, est pourtant contraire à l’article VI du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
C’est en effet les conclusions d’un rapport rédigé par deux universitaires de la London School of Economics et soutenu par Lord McDonald, ancien secrétaire permanent du Foreign Office britannique. Selon eux, l’augmentation de 40% du stock d’armes nucléaires, décidée par le gouvernement Johnson, ne respecte pas l’obligation de désarmement progressif imposée par l’article VI du TNP. De plus, ils affirment qu’en aucun cas le développement de nouvelles armes biologiques ou chimiques, au potentiel de destruction similaire à celui des armes nucléaires, ne peut justifier une riposte nucléaire — ou même la menace de celle-ci.
Le sujet fait aussi débat au sein même de l’administration britannique, puisque le Foreign Office a réitéré son attachement au TNP, en décalage avec le ministère des Armées qui affirmait que les décisions de réarmement se faisaient dans le respect du cadre légal international.