Publié par The Wall Street Journal
Sous le titre
“Iran Is Assembling Gear Able to Produce Key Nuclear-Weapons Material“
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié un rapport le 13 janvier 2021 annonçant que l’Iran planifie la production de combustibles de métal d’uranium. Cette annonce indique que Téhéran se rapproche du développement nucléaire à des fins civiles, et laisse craindre un développement militaire.
L’ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA, Kazem Gharib Abadi, a déclaré que l’Iran produirait ces combustibles pour son seul réacteur de recherche civil à Téhéran. Cependant, cela fait plusieurs mois que l’Iran stocke de l’uranium enrichi et viole l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 conclu avec la France, l’Allemagne, la Chine, le Royaume-Uni, la Russie et jusqu’en 2018, les États-Unis. Téhéran veut ainsi imposer une forte pression sur les signataires restants du JCPOA pour qu’ils respectent leurs engagements. La production du combustibles de métal d’uranium est en outre une demande du parlement iranien exprimée en décembre 2020 à la suite du meurtre du scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh lors d’une attaque que Téhéran impute à Israël.
Le développement de cet uranium enrichi sera au cœur des enjeux diplomatiques que Joe Biden devra affronter après son investiture, et des relations futures entre l’Iran et les États-Unis.
Il faut néanmoins nuancer la « gravité » de cette annonce car Téhéran doit encore franchir un grand nombre d’étapes et d’obstacles avant de pouvoir prétendre à développer des missiles balistiques nucléaires. De plus, l’AIEA veille toujours sur l’installation nucléaire d’Ispahan où ont lieu ces productions.